Du 17 au 22 août 2019, vacances en Suisse, en passant par les Vosges !
Ces vacances avaient un double but : Flavie voulait faire un trail dans les Vosges, et de mon côté je voulais refaire une randonnée en montagne que j'avais faite en Suisse en 1992.
Samedi 17, départ de notre maisonnette de Haute-Marne à 8h30 avec notre brave R6 n°6 sur laquelle je viens de remplacer un optique et le régulateur de tension (le précédent, de type électronique, n'a duré que deux ans). Nous retombons sur le gros village de Fontenoy-le-Château (Vosges) dont la moitié sud a l’air totalement abandonnée, un vrai décor de cinéma où le temps semble s'être arrêté en 1960 ! Un peu plus loin, l'entrée de Jarménil est encore signalée par une superbe pancarte en béton Michelin. Pique-nique à Fraize (tourte et quiche) avant d'attaquer le col du Bonhomme. Quelle joie de retrouver la route des crêtes !
Flavie va récupérer son dossard au col du Calvaire pour son trail du lendemain et nous arrivons à la ferme-auberge du Kahlenwasen, au Petit Ballon, vers 17h. Total 250 km aujourd'hui. Succulent baeckoff au menu ce soir (pot-au-feu alsacien) !
Superbe poteau indicateur à deux kilomètres du point de jonction de la Haute-Marne, de la Haute-Saône et des Vosges
Fontenoy-le-Château
Le village où s'est jouée l'affaire criminelle la plus médiatisée du vingtième siècle !
Bovins de race vosgienne près d'une ancienne borne frontière sur la ligne de crête
Dimanche matin, Flavie démarre son trail à la station du Markstein. Elle a 33 bornes à faire sur la ligne de crête, avec 1400 m de dénivelé positif, j'ai donc le temps de me la couler douce. Je me balade tranquillement. Il y a plein de cueilleurs de myrtilles sur les chaumes, et j'en fais mon repas de midi (des myrtilles, pas des cueilleurs !). Flavie finira troisième femme en 3h19. Je la récupère au col du Calvaire puis on sillonne ensuite les crêtes à pieds et en auto. L'R6 délie les langues et nombreux sont ceux qui viennent discuter avec nous. Les vacances en auto ancienne, ça a une autre saveur ! Pause vin blanc sur la terrasse de l'auberge de Breitshousen, non loin du Hohneck, et pain de viande ce soir à notre auberge. Total 150 km ce jour.
Se réveiller en voyant ça, quel bonheur !
Le podium. Flavie c’est la brindille qui pend du chapeau de paille
Paysage vosgien
Lundi, départ pour la Suisse ! Voulant rejoindre la plaine d'Alsace par la vallée de la Lauch, distante de 4 km à vol d'oiseau, je me farcis un chemin forestier plus caillouteux qu'une moraine alpine, trois kilomètres en première, une horreur. Nous débouchons sur la plaine à Guebwiller puis prenons l'autoroute à Ensisheim.
Nous arrivons très vite à la frontière suisse à Bâle, où nous achetons la vignette autoroutière pour 40 euro. Un franc suisse vaut un euro, la conversion est donc à la portée de tous ceux qui ont étudié au moins dix minutes à l'école maternelle. Par contre le niveau de vie n'est pas le même, ici tout coûte une fois et demie à trois fois plus cher qu'en France ! Je regarde le coût de l'huile sur une aire d'autoroute, à ce prix ils doivent la fabriquer en distillant du platine dans des raffineries en or massif, c'est pas possible autrement. Sur les routes, les marques allemandes et japonaises dominent le parc automobile. On remarque aussi que le gas-oil est plus cher que l'essence. L'autoroute est très roulante et compte plus de tunnels que le métro. La plupart ne comportent pas de voie d'arrêt d'urgence, si d'aventure vous tombez en panne dans l'un d'eux vous avez gagné le gros lot... sans compter qu'en deux minutes chrono vous créez un bouchon de trente kilomètres !
A partir de Luzern (pour les cancres, je parle de la ville, pas de la céréale) le paysage devient plus montagneux et à la sortie d'un immense tunnel de neuf kilomètres, le massif du Saint-Gothard se dresse devant nous. Nous quittons l'autoroute à Wassen, à l'endroit précis où se termine un bouchon de quatre kilomètres à l'entrée du tunnel, en raison d'un accident à l'intérieur. Nous grimpons le col avec un rien d'anxiété car le moteur chauffe et cafouille, malgré le fonctionnement correct du ventilateur. Il est vrai qu'avec l'altitude l'eau bout à une température plus basse, mais l'R6 comportant un circuit pressurisé je pensais être à l'abri d'une surchauffe. Nouveau bouchon à la sortie de la station à touristes d'Andermatt, puis encore un six kilomètres avant le col. Nous découvrons alors l'antique route pavée qui commence opportunément au cul même du bouchon (décidément on a du bol !) et je découvre là une des plus jolies routes qu'il m'ait été donné de parcourir ! Paysages grandioses, personne sur cette route, du bonheur ! Nous arrivons rapidement au col, à 2112 m d'altitude.
Le versant sud est très abrupt et la route descend en d'innombrables lacets. Nous parvenons enfin dans la vallée du Tessin que nous descendons jusqu'à Claro, fin de l'étape, près de Bellinzona, à 14 km à vol d'oiseau de la frontière italienne. Je retrouve mon amie Jennie avec laquelle j'avais fait la randonnée 27 ans plus tôt, elle nous présente son compagnon Max et nous invite à dîner chez elle. Excellente soirée, et 340 km au compteur de l'R6.
Retour au pré après la traite du matin (on vient de boire du lait frais au petit-déj' !)
L'arrivée en Suisse
Trois vues de l'ancienne route du Gothard. La diligence franchit le col à intervalles réguliers
Ancienne maison dans la vallée du Tessin. Dans ce coin-là, un automobiliste français se gare derrière nous, tout heureux de venir parler à des compatriotes. Il nous raconte les vacances qu'il est en train de passer : un tour d'Europe l'ayant mené jusqu'en Finlande ! En auto moderne, certes, mais quand-même, faut le faire !
Claro, au bout du voyage
Mardi, petit-déjeuner chez nos amis, heureusement bilingues. Nous sommes dans le canton du Tessin, "Ti" sur les plaques automobiles, le seul canton où la langue parlée est l'italien. Seul le quart ouest de la suisse est francophone, le reste étant de langue allemande (à l'exception de quelques parties du canton des Grisons où le romanche est d'usage, et du Tessin donc, de langue italienne). La végétation méditerranéenne ajoute au dépaysement : figuiers, palmiers, châtaigniers, oliviers et vignes ont investi la vallée.
Nos amis nous font visiter Bellinzona et ses châteaux le matin. En ville de nombreuses maisons comportent des éléments
d'architecture peints en trompe-l'oeil, c'est très joli. Dès qu'on monte en altitude, les maisons sont de style alpin et couvertes de lauzes. On grignote dans un salon de thé avant de prendre un funiculaire. C'est la première fois que je monte là-dedans, j'imagine déjà "2019" marqué en face de mon année de naissance sur ma tombe, c'est flippant de constater que notre vie ne tient qu'à un fil... enfin qu'à un câble. Arrivés en haut, nos amis, décidément décidés à pousser mon trouillomètre dans la zone rouge, nous guident jusqu'à un pont tibétain suspendu 130 mètres au-dessus d'un torrent ! Il est particulièrement impressionnant de regarder en-dessous de soi, à travers les planches du pont.
De retour à Claro, nos amis nous donnent rendez-vous dans 20 mn suisses (soit approximativement une heure française, ah ces Suisses !) pour nous emmener au resto.
Nous nous rendons à San-Vittore à l'entrée des Grisons dans un "grotto", établissement typique du coin tenant du restaurant et de la grotte. Ragoût de boeuf au vin rouge et polenta au menu, mmm !
Deux vues du château du milieu à Bellinzona
Le château du bas
Le pont tibétain
Mercredi, c'est le grand jour pour la randonnée ! Nous remontons le Val Camadra jusqu'au terminus de la route à 2000 m d'altitude, puis partons à l'assaut du refuge de la Scaletta. Bien que nous ne dépasserons pas les 2220 m, la montée est assez physique, et Jennie qui s'était pété les deux genoux récemment en montagne parvient à nous suivre grâce à ses bâtons, à l'admiration générale.
Les sommets de 3000 m nous dominent et la neige apparaît dans le paysage. On en prend plein les yeux, c'est grandiose. Un nouveau refuge moderne s'est dressé à côté de l'ancien que nous avions atteint en 1992. Nous pique-niquons là et redescendons dans l'après-midi. Nous n'aurons vu que des marmottes, bien que les bouquetins, chamois, lièvres variables, perdrix des neiges, aigles et gypaètes soient présents dans le massif.
Grotto le soir à Semione, en amont de Biasca dans la vallée où nous avons passé la journée.
Val Camadra
Moi lors de la même randonnée en août 1992
Jeudi, je redémarre l'R6 qui était au repos depuis lundi soir et on prend congé de nos amis. Le niveau d'huile étant bas, j'achète un bidon pour faire l'appoint, à 18,50 le litre on aurait tort de se priver ! Retour par la même route, comme à l'aller je ne dépasse pas les 80/90, même sur l'autoroute. Au col du Saint-Gothard, Flavie s'offre un café 18 carats et on achète des timbres sans doute valables pour tout le système solaire si j’en juge leur tarif.
De retour en France après Bâle, on file plein ouest et je cherche de l'essence pendant trente bornes avant de pouvoir faire enfin le plein. De toute évidence, les voitures roulent à l'eau du robinet dans le secteur. Traversée infernale de Belfort où toutes les rues que je souhaite prendre sont soit en sens interdit, soit en travaux. Pause apéro à Luxeuil. Dans les villages, les habitants vendent leurs mirabelles au bord de la route, on s'en prend un kilo ! Dîner à Bourbonne et retour à Provenchères, notre "camp de base" haut-marnais, à la tombée du jour après 470 km parcourus.
Total depuis samedi dernier : 1212 km.
Cinq vues du Saint-Gothard
Retour en Haute-Marne !
Accueil 
Portail 
Dernières images 
S'enregistrer 
Connexion 
Lun 26 Aoû 2019 - 13:13
