En attendant notre futur tour de Belgique, nous sommes allés faire un tour jusque les Ardennes belges hier. Une idée de Flavie. Ce fût l'occasion d'essayer notre belle R6 n°7 qui a probablement fait son premier voyage en Belgique.
Dès la frontière passée, à Grandrieu (près de Beaumont au sud-ouest de Charleroi), le ton est donné. Le style des maisons change radicalement. Les maisons anciennes, tout en pierre bleue, ont été massacr... rénovées à la belge : portes d'entrée d'une seule vitre, fenêtres d'une seule vitre, baies vitrées démesurées, fenêtres étroites de toute la hauteur de la maison, parfois excroissances contemporaines, bref la foire aux horreurs. Les maisons neuves sont par définition pires encore, des cubes vitrés sans harmonie. Les abords des écoles sont signalisés par des crayons géants ou autres allégories multicolores d'une totale absence de discrétion. Hormis pour les villages classés heureusement préservés, les Belges ont sacrifié au fun et au modernisme.
Dans les prés, les vaches culardes dominent le troupeau allaitant. Il faut savoir que ces malheureuses bêtes, génétiquement formatées pour faire toujours plus de viande, sont tellement hypertrophiées de l'arrière-train qu'elles ne peuvent plus vêler que par césarienne. Evidemment nos marketeurs omettent pudiquement de communiquer là-dessus, mais pensez-y quand vous acheterez de la viande de race "blanc-bleu"...
Ces deux remarques mises à part, il faut reconnaître qu'une escapade en Belgique est toujours synonyme d'agrément pour un Français. A Philippeville où nous faisons notre premier arrêt, les gens que nous croisons dans la rue nous disent bonjour, idem au distributeur bancaire, au café on nous parle spontanément... Un petit pays bien sympa où l'esprit "vacances" semble régner toute l'année ! C'est le marché ce matin à Philippeville, une ville qui fait beaucoup penser à Rocroi, distante de 35 km.
Pour midi nous nous posons à l'abbaye de Maredsous où nous arrosons notre petit repas avec autre chose que du Coca comme vous vous doutez bien ! Note pour les malheureux sixters ne connaissant de la bière que les ersatz de la maison Kronenbourg, la Maredsous est une délicieuse bière d'abbaye, déclinée en blonde ou en triple.
En entrant dans l'abbaye voisine de Maredret, nous sommes impressionnés par le silence, un silence comme je n'en ai pas entendu depuis pas mal d'années ! Un silence qu'on entend presque.
La campagne est changeante et vallonnée dans ce secteur boisé. Nous rejoignons la Meuse à Hastière puis rentrons provisoirement en France par Givet, à l'extrême pointe de la "Pointe des Ardennes". Nous apercevons les réfrigérants de la centrale nucléaire de Chooz puis traversons Vireux où se tenait jadis la plus grande usine des Ardennes. La construction de la centrale et la fermeture de la fonderie donnèrent lieu à des échauffourées d'une rare violence au début des années 80. Au lieu-dit la Bûchère, en face du château du patron de l'usine incendié en 1982 par les sidérurgistes, se dresse une splendide station-services dont tout, à part les pompes, semble surgi du passé.
Nous refermons cette parenthèse française pour rentrer à nouveau en Belgique et là encore, le côté un rien sinistre côté France fait place aux sympathiques terrasses de café côté belge, notamment à Treignes. Le village suivant, Vierves, est de toute beauté. Nous traversons le chemin de fer touristique Treignes-Mariembourg où notre ami JPL59 est venu récemment puis arrivons à Couvin. Puis à Chimay que nous connaissons bien. Et retour en France sous le cagnard, avec 218 km au compteur sans soucis.
La n°7 est bonne pour le service !
L'abbaye de Maredsous
Du côté de Falaën
Vieille pompe à essence du côté d'Onhaye
A l'extrême nord des Ardennes françaises, la frontière d'Heer-Agimont
La station-services de la Bûchère entre Hierges et Vireux
Vierves-sur-Viroin
Bon alors on fait quoi ?